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Maladies rénales : symptômes et traitements

Comprendre la santé rénale chez les hérissons et les tenrecs

Les maladies rénales figurent parmi les problèmes de santé les plus fréquents, mais aussi les moins bien compris, chez les petits mammifères insectivores comme le hérisson pygmée d’Afrique (Atelerix albiventris) et le tenrec hérisson nain (Echinops telfairi). Comme les symptômes apparaissent souvent tardivement et que de nombreux vétérinaires manquent d’expérience avec ces espèces, les problèmes rénaux passent fréquemment inaperçus jusqu’à un stade avancé, irréversible.

Or, les reins sont des organes vitaux : ils filtrent les déchets du sang, régulent l’équilibre hydrique et électrolytique, contrôlent la pression artérielle et participent même à la production de certaines hormones. Lorsque les reins commencent à défaillir, les répercussions se font sentir dans presque tous les systèmes de l’organisme.

Causes des maladies rénales chez les hérissons et les tenrecs

Chez ces animaux, les problèmes rénaux sont généralement dus à un stress chronique, à des infections sous-jacentes, à une prédisposition génétique ou à une exposition à des toxines, notamment des médicaments ou des compléments alimentaires inappropriés, ou encore des aliments ou de l’eau contaminés. Une mauvaise alimentation, une déshydratation prolongée et une faible humidité peuvent également contribuer à des lésions rénales à long terme.

L’âge peut être un facteur : les animaux plus âgés sont plus susceptibles de développer une maladie rénale chronique, mais même les jeunes individus peuvent souffrir d’insuffisance rénale aiguë en raison d’une infection, d’un traumatisme ou de l’ingestion d’une substance toxique.

Chez les tenrecs, la physiologie saisonnière ajoute à la complexité. Durant les mois les plus froids ou les périodes de repos naturel (torpeur ou estivation), leur métabolisme ralentit considérablement. Perturber ces cycles naturels ou mal gérer leurs soins pendant ces phases peut surcharger leurs reins, surtout en cas de stress ou de déshydratation préexistants.

Symptômes : Subtils, progressifs et souvent trompeurs

L’un des principaux dangers des maladies rénales chez les hérissons et les tenrecs réside dans l’apparition tardive des symptômes. Les reins sont des organes résistants qui continuent souvent de fonctionner jusqu’à ce que plus des deux tiers de leur capacité soient perdus.

Les premiers signes visibles sont généralement des modifications de la consommation d’eau et de la miction. L’animal peut boire davantage (polydipsie), uriner plus fréquemment (polyurie) ou, dans certains cas, cesser complètement d’uriner, ce qui signale une insuffisance aiguë. L’urine peut paraître anormalement pâle ou foncée, selon que la lésion soit chronique ou soudaine. Ce phénomène peut être difficile à observer lorsqu’un substrat absorbant est utilisé.

Vous pourriez également constater une perte de poids malgré un appétit normal, voire une perte d’appétit totale. Parmi les autres signes, citons la léthargie, un regard terne, la déshydratation et une détérioration de l’état des piquants, du pelage ou de la peau. Aux stades plus avancés, des ulcères peuvent se former sur la langue ou dans la bouche, conséquence de l’urémie, due à l’accumulation de toxines dans le sang.

Aux stades très avancés, les animaux peuvent présenter des tremblements musculaires, des convulsions ou une désorientation, à mesure que l’accumulation de déchets commence à affecter le système nerveux. Ces symptômes peuvent ressembler à ceux d’affections neurologiques telles que le syndrome de WHS, mais la cause sous-jacente est systémique et non structurelle.

Chez les tenrecs, ces signes peuvent être masqués par leur faible activité naturelle et leur tendance à entrer en état de repos. Il n’est pas rare qu’un tenrec malade soit pris pour un animal au repos ou en léthargie pendant des jours, voire des semaines, tandis que les lésions rénales progressent sans être détectées.

Diagnostic : nécessaire mais pas toujours accessible

Un diagnostic fiable de maladie rénale nécessite des analyses sanguines pour évaluer des marqueurs tels que l’urée sanguine, la créatinine et les taux d’électrolytes (notamment le potassium et le sodium). L’analyse d’urine permet également d’évaluer la concentration, le pH, la teneur en protéines et la présence de sédiments urinaires.

Chez les hérissons, le prélèvement sanguin peut être effectué par ponction de la veine jugulaire ou du cœur (sous anesthésie), mais cela nécessite l’intervention d’un vétérinaire spécialisé dans les mammifères exotiques. Chez les tenrecs, le prélèvement sanguin est plus complexe en raison de leur petite taille et de leur sensibilité au stress ; le diagnostic repose donc souvent sur le comportement, l’évolution du poids et l’état d’hydratation.

Si elle est disponible, l’échographie peut aider à évaluer la taille et la structure des reins, tandis que les radiographies peuvent exclure la présence de calculs ou de masses.

Traitement : Symptomatique et axé sur les symptômes

Le traitement dépend de la cause sous-jacente et du stade de la maladie. En cas d’insuffisance rénale aiguë, une réhydratation rapide et l’arrêt de tout médicament néphrotoxique peuvent permettre une récupération partielle ou complète.

Dans les cas d’insuffisance rénale chronique, l’objectif est de préserver la fonction rénale restante et de maintenir la qualité de vie.

L’hydratation, par voie sous-cutanée ou orale, est essentielle pour lutter contre la déshydratation et favoriser l’élimination des déchets. Dans les cas les plus bénins, les aliments humides, les insectes riches en eau ou les solutions électrolytiques orales peuvent être utiles.

L’adaptation du régime alimentaire est également essentielle : moins de protéines, mais de haute qualité, et un apport calorique suffisant pour prévenir la fonte musculaire. Il n’existe pas d’aliments rénaux commerciaux pour les hérissons ou les tenrecs, mais les vers à soie et les chenilles phénix sont d’excellents choix grâce à leur rapport calcium/phosphore favorable et leur digestibilité.

Certaines personnes peuvent tirer profit de la prise de chélateurs de phosphate ou d’une supplémentation en potassium, mais ces traitements ne doivent être utilisés que sous contrôle vétérinaire. En cas d’urémie sévère, l’administration orale de charbon actif ou d’argile bentonite peut apporter un soulagement temporaire en fixant les toxines présentes dans le tube digestif.

Avant tout, ces animaux ont besoin de chaleur, de calme et d’un minimum de stress. Les animaux souffrant d’insuffisance rénale sont sujets aux infections secondaires et réagissent mal aux variations environnementales.

Pronostic et qualité de vie

L’issue dépend de la précocité du diagnostic et de la mise en place rapide des soins de soutien. Certains animaux, notamment aux premiers stades, peuvent rester stables pendant des mois, voire des années, grâce à une prise en charge attentive.

Dans les cas en phase terminale, lorsque l’animal cesse de s’alimenter, souffre d’une déshydratation sévère ou présente des signes d’intoxication systémique, l’euthanasie pratiquée avec compassion est souvent la solution la plus humaine. La qualité de vie doit toujours primer, surtout en cas d’affection irréversible.

Prévention : ce que vous pouvez faire

Bien que toutes les maladies rénales ne puissent être évitées, vous pouvez prendre des mesures importantes pour en réduire le risque :

  • Veillez à ce qu’il y ait toujours de l’eau fraîche et nettoyez quotidiennement le bol ou la bouteille.
  • Évitez la surchauffe ou une faible humidité, surtout dans les espaces intérieurs secs.
  • Offrez-leur une alimentation variée et riche en insectes, avec un apport adéquat en calcium et en vitamines.
  • N’administrez jamais de médicaments sans avis vétérinaire.
  • Maintenez un poids santé et encouragez une activité physique régulière.
  • Observez le volume, la couleur et les habitudes de consommation d’urine, en particulier chez les animaux âgés.
  • Respectez les cycles saisonniers des tenrecs et évitez d’interrompre inutilement leur torpeur.

Dernières réflexions

Les maladies rénales chez les hérissons et les tenrecs sont graves, mais pas toujours mortelles. Grâce à une surveillance attentive, une alimentation adaptée à l’espèce et des soins préventifs, les problèmes rénaux à un stade précoce peuvent souvent être pris en charge et leur vie prolongée dans la dignité.

En tant que proche aidant, votre attention aux moindres changements – de poids, de posture, d’hydratation ou de comportement – ​​est souvent plus précieuse que n’importe quel examen de laboratoire. N’hésitez jamais à remettre en question les hypothèses et demandez toujours un deuxième avis si une « insuffisance rénale » est diagnostiquée sans aucun examen. Un diagnostic précis et des soins attentifs font toute la différence.

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